Distanciation sociale et Aikido

La crise sanitaire du COVID19 a conduit à l’émergence de l’expression distanciation sociale pour désigner un espace entre individus permettant de minimiser le risque de contamination. Il y aurait donc une bonne distance qui offrirait les conditions sanitaires satisfaisante et des distances plus « risquées » synonymes d’un danger pour l’individu.

 

Il est intéressant de voir que cette notion de distance (symboliquement de vie ou de mort) est proche d’une notion importante dans les arts martiaux. En aikido, la distance de travail est celle, lorsque les 2 partenaires sont de profil, qui nous met à une distance d’un pas d’une attaque d’un partenaire. Plus proche et le partenaire peut attaquer sans bouger de sa position ce qui ne donne pas les conditions d’espaces nécessaires, pour l’attaqué, à l’absorption et à l’exécution de la technique, plus loin et c’est la relation entre les 2 individus qui n’est plus possible comme si les 2 partenaires évoluaient dans deux espaces sans interactions réelles possibles (rupture du ki no musubi, lien entre les centres).

Il est intéressant de faire le parallèle avec la distanciation sociale, trop proche et c’est le risque de contamination, trop loin et c’est le risque d’isolement.

La pratique de l’aikido donne au corps les outils pour intégrer ces distances par la répétition d’une attaque ritualisée, celle-ci variant sans cesse en fonction des armes (ou non) des deux partenaires : jo-jo, jo-bokken, jo-mains nues, bokken-bokken, bokken-tanto, bokken-mains nues, tanto-mains nues, mains nues-mains nues. Le corps apprend petit à petit quelles distances sont bénéfiques à la réalisation de la technique et quelles distances l’en empêchent.

Pendant le temps que subsisteront les restrictions liées à la crise sanitaire (pas de contact), nous travaillerons sur des espaces adaptés avec les armes (jo-jo, jo-bokken, bokken-bokken) comme présentés dans la vidéo ci dessous :